Je suis maître de mon destin ; Et capitaine de mon âme.
Dans la nuit qui m’environne,
Dans les ténèbres qui m’enserrent,
Je loue les dieux qui me donnent
Une âme à la fois noble et fière.
Prisonnier de ma situation,
Je ne veux pas me rebeller,
Meurtri par les tribulations,
Je suis debout, bien que blessé.
En ce lieu d’opprobre et de pleurs,
Je ne vois qu’horreur et ombres
Les années s’annoncent sombres
Mais je ne connaitrai pas la peur.
Aussi étroit que soit le chemin,
Bien qu’on m’accuse et qu’on me blâme :
Je suis maître de mon destin ;
Et capitaine de mon âme.
William Ernest Henley, Invictus
Comme pour beaucoup, ce poème est arrivé à ma connaissance via le film Invictus, que je n’ai pourtant regardé que d’un œil. C’est après que j’ai su qu’il avait permis à Nelson Mandela de supporter ses 27 années de détention, de pas sombrer dans la folie, de ne pas se suicider … A sa libération en 1990, j'avais 15 ans, pas du tout l'âge et la maturité de m'intéresser à ce qui se passait.
Personnellement je trouve ce poème extrèmement violent. Pourquoi ? Parce qu’il interdit de baisser les bras. Il interdit de se reposer pour reprendre son souffle.
Au lycée, j’étais nulle en français et en explication de textes, je ne sais pas pourquoi parce que j’aime lire et parler de mes lectures. Mais ce qui m’a toujours plu ce sont les champs lexicaux. Regrouper les mots autour de thèmes afin de découvrir la pensée de l’auteur. (petit exercice à appliquer aux paroles de M* Le P* d’ailleurs, une vraie démonstration de manipulation par le vocabulaire, on pourrait même croire qu’elle est de gauche hors du contexte)
LES COULEURS : nuit - ombres - sombres
L'ENFERMEMENT : enserrent - prisonnier - étroit - accuse (dans le contexte l'auteur est prisonnier de son corps handicapé)
DOULEUR : meurtri - blessé - pleurs - horreur - peur
LE SPIRITUEL : loue - ténèbres - dieux - âme (x 2) - opprobre - chemin - blâme - destin
AUTORITE : noble - fière - rebeller - debout - maître - capitaine